
Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles
Les bonnes nouvelles de Thomas
Vous allez probablement me trouver présomptueuse, mais en lisant le recueil de nouvelles de Monsieur Gunzig, « Assortiment pour une vie meilleure », je me suis très vite rendue à l’évidence : ce jeune homme est mon alter ego.
Entendons-nous bien : je parle de la personne et non de sa plume, que sans doute je n’égalerai jamais, même si elle présente certains défauts.
Tout d’abord, enfonçons les portes ouvertes et tenons pour acquis que Monsieur Gunzig est une gentille personne. Cela, je le tiens de ce que je savais de lui avant de le lire et je m’en réjouis car ses histoires ont toutes quelque chose de noir, cynique ou terrifiant. Voire gore, pour employer un terme actuel.
Et je pense – j’ose espérer ! – que vous aurez remarqué que moi aussi, j’ai un très bon fond.
Pourtant, il m’arrive d’avoir mes humeurs. Le club de lecture fut le lieu de certains des excès dont je ne suis pas fière et ma chère famille a déjà eu quelques fois à subir l’un ou l’autre de mes états d’âme. C’est d’ailleurs pour ça que mon Jean-Kévin a pris l’habitude de s’isoler à la cave avec un plateau-repas et un tire-bouchon. C’est également pour cette raison que mes écrits, bien moins brillants que ceux de Monsieur Gunzig, sont parfois inégaux.
C’est parce que je suis comme lui que j’ai pu lire Monsieur Gunzig avec le recul nécessaire pour ne pas m’inquiéter pour sa santé mentale. Car entre une bestiole qui dévore des gens et un adolescent qui massacre ses parents, je peux vous dire qu’il y a dans cet « Assortiment pour une vie meilleure » de quoi s’effrayer si l’on oublie que même les personnes très gentilles ont parfois besoin d’exutoires.
Mais ce n’est pas tout. Monsieur Gunzig, qui manie indéniablement le verbe avec un grand talent, a une manière d’écrire qui me fait furieusement penser à la façon dont je cuisine : parfois, c’est le résultat qui m’inspire, parfois, c’est la découverte de nouvelles recettes, parfois encore, je me laisse aller et mes mains font le reste et là, mes amis ! Quel plaisir des sens !
Pour Monsieur Gunzig, c’est exactement la même chose : certaines fois, on sent bien qu’il tenait la fin de son histoire et le chemin pour y aboutir ressemble à une formalité. D’autres fois, on comprend qu’il a pris plaisir à laisser errer son imagination sans que le but ait de l’importance. Et quand il parvient à réunir les deux, mes amis ! Le plaisir est redoublé !
Vous l’aurez compris, j’ai aimé lire ce livre. Pour ses qualités littéraires sûrement mais quand celles-ci étaient moins flagrantes, pour des raisons d’un autre ordre. De ces choses que l’on éprouve en réalisant qu’on se trouve en présence de quelqu’un que l’on connaît très bien.
Quant au titre de l’ouvrage, je pense qu’on ne pouvait trouver mieux : c’est sans doute parce qu’il s’autorise l’amertume dans ses écrits que Monsieur Gunzig s’en préserve dans la vie.
N’est-ce pas, cher ami Facebook ?