Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles


Les vices de Marc

 

« As-tu déjà lu le livre que tante Jeannine t’a offert au dernier Noël ? ». Quand Marie-Loana aborde le sujet tante Jeanine, le temps est à l’orage dans le Cottage. Car la tante Jeanine est le symbole absolu et malheureusement vivant de ce qu’on aime détester dans nos belles-familles. Sans gêne, envahissante, aussi prétentieuse que stupide, suspicieuse et bien entendu très sûre de ses mauvais goûts.

Rien d’étonnant dès lors à ce que j’aie tenté d’esquiver la question de Marie-Loana. D’autant qu’en plus de la peste Jeanine, il faut se farcir le cholera… Et je doute que les décoctions bergamotées de Marie-Loana suffiront pour en venir à bout ! C’est à ce moment-là que les plus attentifs d’entre vous m’interrompront peut-être pour me dire « Bon, OK, tata Jeanine c’est la première plaie. Mais la deuxième, c’est qui ? ». Bonne question. Mais avant d’y répondre, je reformulerai tout d’abord votre interrogation. Dans ce cas-ci, On ne dit pas « c’est qui ? », mais bien « c’est quoi ? ». Car l’objet de mon juste courroux, c’est ce livre qu’aurait soi-disant choisi pour moi un personnage bedonnant et barbu un soir de nativité. Son titre ? Les chemins de la liberté. Et celui qui l’a commis répond au doux patronyme de Marc Lévy.

Mais bon, avant de parler de cette lecture, quelques précisions supplémentaires s’imposent. Tout d’abord le format du livre. Tata Jeanine, aussi appelée TJ Shadow pour son côté ombrageux, est une indécrottable frimeuse. Donc pas question de déposer du format poche sous le sapin en présence de toute la famille, malgré qu’elle m’apprécie fort peu. J’ai eu droit à la belle édition de luxe, celle avec la couverture flottante et colorée qu’on peut enlever pour faire plus sérieux dans notre belle bibliothèque. Une édition qui pourrait laisser croire que ce livre est la dernière nouveauté ‘hot’ du moment. Ce qui donne d’ailleurs une belle occasion à TJ de rappeler combien les livres sont chers aujourd’hui, surtout en grand format.  

Mais bon, pour quelqu’un qui comme moi suit attentivement la chose culturelle, les vessies et leur odeur d’urée n’exhalent jamais le parfum subtil des lanternes ! Car la sortie, je serais même tenté de dire la non-sortie de ce livre tant je le trouve peu à mon goût, datait déjà de quelques années. Ce qui ouvre plusieurs solutions quant à l’origine de mon cadeau. J’exclus d’emblée la librairie proposant du seconde-main. TJ s’y est peut-être rendue, mais uniquement pour vérifier le coût réel dune telle édition et faire de son nez entre la dinde et la bûche. Donc soit elle l’a reçu, soit elle l’a volé au club de lecture de Marie-Loana ou à la bibliothèque de la paroisse.

Parlons maintenant de l’auteur, Marc Lévy. Avec tout d’abord un constat. Quand on s’appelle Lévy, pas question de rester anonyme. La seule voie possible est celle du strass, des paillettes, de la gloire et du champagne. Des exemples ? Claude Levy dit le Strauss, guitariste décadent récemment disparu d’une overdose. Jean Levi’s strauss, son cousin slave, danseuse étoile au Bolchoï pendant les années yéyé. Ou encore Pierrot, dit Pont Levy dans le milieu de la haute couture et créateur acclamé du fameux legging, un vêtement dont Marie-Loana vous a déjà parlé.

Et le bouquin ? Comme TJ, Marc Levy ne lanterne pas côté vessies.   La méthode du pape de la philosophie pseudo New-Age de supermarché ciblant la ménagère de 30 à 70 ans ? Ecrire une sorte de mauvais remake du journal d’Anne Franck auquel on ne croit pas une seconde. Et dont la lecture ne m’inspire qu’une seule chose : de la gêne et un zeste de compassion. Pas pour les personnages, mais plutôt pour l’auteur.  L’histoire, je ne pourrai pas vous en dire plus, car heureusement, ces chemins de la liberté ont été encore plus vite oubliés que lus. Et me replonger dedans pour mieux vous éclairer ? Impossible : le livre est déjà emballé et prêt à être placé sous le sapin pour l’Oncle Octave, le frère de TJ !   


Vos bafouilles pour TJ

Date: 02/12/2009

Par: Jean-Kévin

Sujet: Courroux partagé

Chère Agathe,

Merci! Merci de me montrer que la gent féminine recèle aussi des Hommes de goût!

Votre réaction a de quoi me réconcilier avec la part féminine de notre nature, parfois trop encline à la médiocrité.

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Date: 01/12/2009

Par: Agathe

Sujet: Chère Tante Jeanine

Je suis proprement scandalisée ! Offrir du Marc Lévy, c'est participer activement à la mort lente, mais assurée de la langue et de la littérature françaises. Il n'y a pas de mots pour décrire la peine que je ressens à cet instant.

Vous devriez avoir honte ...

Laissez-moi aller pleurer dans mon oreiller à présent.

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Date: 02/12/2009

Par: Jean-Kévin

Sujet: Merci!

Chère Agathe,

Merci! Merci de me montrer que la femme peut elle aussi faire partie des Hommes de lettres.

Votre commentaire a le don de me réconcilier avec la part féminine de notre humanité, parfois trop encline à la médiocrité.

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