Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles


 

Jean-Kévin a résumé pour vous...

Huit glauques

 

« Jeudi, on va manger chez les Térier ! » Marie-Loana m’a cueilli à froid ce matin. Et je ne suis pas spécialement enchanté. Car avec Jacques et Mindy Térier, même Frison-Roche ne grimperait pas aux rideaux. Le genre d’hôtes à prévoir une seule bouteille de mauvais vin pour toute la soirée. Une soirée durant laquelle, l’ennui aidant, vous ne pourrez malgré tout pas vous empêcher de lorgner sur cette bouteille, mais sans que cela ait le moindre effet sur sa déclivité. Et les conversations ? Monsieur essaye de faire dans l’humaniste éclairé version vieille France pendant que madame croit nous éclairer sur l’humain, version vieille conne. Leur spécialité, c’est parler d’un air et d’un ton sentencieux des grrrands auteurs… Des grands auteurs dont ils ont manifestement lu les mots, mais sans comprendre ce qu’ils veulent dire ensemble…

Pour sauver les apparences du savoir-vivre, j’ai un deal avec Marie-Loana. Je dois tenir la conversation durant 15 minutes cumulables sur toute la soirée. Pour relever le défi, je me suis donc replongé dans un classique tape à l’œil. Et comme je suis bon prince, je vous en dresse aussi une fiche de lecture circonstanciée. Mon choix ? Huis clos de Sartre. Carrément.

Soucieux de votre édification personnelle et pour que vous puissiez jouer au m’as-tu vu lors de votre prochain raout professionnel, je resitue le contexte. Jean-Paul Sartre, c’est un peu le Tony Montana de Saint-Germain-des-Prés. Son gang ? Les existentialistes. Avec pour égérie Simone de Beauvoir, ses fameux dessous en latex et ses piercings stratégiquement placés qui paraît-il rendaient JP tout chose. Leur contribution à l’histoire s’écrit en tout cas avec un grand H : le coussin péteur, c’est eux. Et aujourd’hui, l’existentialisme français est toujours bien vivant, grâce notamment à Jean-Marie Bigard (le 11 septembre n’a pas existé, manifeste moderniste évident du Sein und Zeit).

Et donc huis clos… Avec tout d’abord un scoop. Jusqu’à ses 17 ans, JP était bègue. Cette œuvre est en réalité un hommage à ces années répétitives. Ce que JP espérait secrètement, c’est que, comme dans les aventures de Dan Brown, ses lecteurs les plus futés réussissent à décrypter le titre qu’il avait originellement choisi. Car en bégayant, huis clos se dit et s’entend Oui-Oui et Clo-Clo.

Après le titre, l’histoire. Un vrai drame social à la Ken Loach… Oui-Oui est un chauffeur de taxi récemment immigré au pays des jouets. Harcelé par la police locale et notamment par monsieur Gendarme, il boit plus que de raison. C’est comme ça qu’il rencontre Potiron, un vieux punk amateur de liqueur de citrouille, des citrouilles dont il fume aussi les feuilles avec son nouvel ami taxi. Et ce qui devait arriver arriva : après une nuit de débauche, Oui-Oui et Potiron complètement imbibés reprennent le volant et se font alpaguer par Gendarme. Ils terminent au cachot où ils rencontrent Clo-Clo, chanteur de Karaoké accusé d’avoir massacré son père, sa mère, ses frères et ses sœurs à coup de marteau. Clo-Clo et Potiron se rendent rapidement compte qu’ils sont des fans absolus de la chanson « My Way » des Sex Pistols. Après quelques heures de discussion sur le sens de la vie, nos trois héros remarquent que les vêtements des policiers qui les accueillent sont portés retournés. Fin observateur, Oui-Oui en conclut donc que « L’envers, c’est les hôtes ! »


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