
Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles
Les chiennes aboient, la femme repasse
Ce matin, ma fille a refusé de dresser la table. « C’est la journée de la femme », a-t-elle expliqué d’un air digne.
Moi qui ai des journées fort chargées, figurez-vous que je n’étais même pas au courant de l’événement ! Alors pour une fois, j’ai expédié les tâches ménagères pour prendre le temps de m’en informer.
Eh bien les amis, à part un souper bâclé et une manne de linge en retard, cette recherche n’a pas donné grand-chose.
Je suis d’abord tombée sur des débats à propos de l’appellation de la journée. Entre les partisanes de « Journée de la femme » et celles de « Journée des femmes », je pense que les secondes ont gagné. Et à voir leur enthousiasme à tancer ces messieurs qui ont le malheur de leur souhaiter « une bonne journée de la femme », on comprend qu’elles y tiennent ! Mais malgré leur connaissance pointue de la chose canine, et en particulier de la race des chiennes de garde, aucune d’entre elles ne semblait connaître la forme féminine du mot roquet, même si elles en maîtrisent manifestement toutes les mauvaises manies. Car paraît-il, la roquette ne sert qu’à agrémenter les salades préparées pour des machos sans foi ni loi et n’ont rien à voir avec le combat des suffragettes du XXIème siècle.
J’en ai vu certaines qui s’en prenaient à ceux qui disaient « bonne fête des femmes ». Car apprenez, chers amis, qu’il est grossier de considérer comme une fête la journée consacrée aux droits encore bafoués de la femme ! Pardon, des femmes !
Allons allons, mesdames ! Vous n’avez que ça à faire ? Est-il bien raisonnable de palabrer de la sorte alors que selon vos propres dires les enjeux sont fondamentaux ?
Ceci dit, je suis assez perplexe quand je découvre la teneur du combat de nos féministes modernes. Moi qui pensais découvrir des projets d’alphabétisation dans des contrées lointaines, des campagnes de prévention un peu partout dans le monde, des projets éducatifs pour les petites filles de pays pauvres, voilà que je me retrouve avec d’assez vulgaires considérations salariales et de pouvoir. Posséder une voiture de société bavaroise, est-ce vraiment un signe éclatant de progrès social ? Et avez-vous déjà pensé aux effets néfastes qu’ont sur notre atmosphère déjà maltraitée les fumées de vos soutiens-gorges jetés au feu ?
Et là, je tiens tout de même à rappeler à ces dames que si leurs pionnières ont gagné bien des combats nécessaires, l’égalité à tout crin ne présente pas que des avantages. Car non, mesdames, tout le monde n’a pas besoin de s’assumer financièrement pour se sentir l’égal de l’autre. Non, mesdames, tout le monde n’a pas mal à l’orgueil parce que monsieur sort sa carte visa au restaurant. Et non, mesdames, les travaux manuels ne vous vont pas au teint.
Vous voulez le pouvoir ? Gagnez-le. N’imposez pas des quotas là où nous, les femmes, avons depuis toujours compris que dans la vie, ce qui compte, c’est de rentrer chez soi à des heures raisonnables pour préparer le souper !