Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles


Aux chiottes les romantiques!

 

La romance, c’est chiant ! Pas sûr que le titre de ma dernière acquisition musicale inspire le côté fleur bleue de Marie-Loana. Car lorsque l’on a choisi comme musique d’entrée pour son mariage, et donc aussi pour le mien, la bande originale de Sissi l’Impératrice, et pour la sortie orchestrée par son oncle Ben Rice Bastos le « theme for Mary Poppins », il y a certaines valeurs que l’on n’aime pas voir remises en question.


Il faut dire que pour Marie-Loana, la musique doit être romantique ou ne pas être. Alors vous pensez bien, les affirmations iconoclastes de jeunes zazous qui se sont autoproclamés Los Campesinos – « S’ils viennent du pays de Galles comme tu me le dis, tu m’expliqueras pourquoi ils ne se sont pas appelés The Peasants ? Tu crois vraiment que les aventures de Zapata à Cardiff valent la peine qu’on s’y arrête, hein ? Et ça se permet de critiquer la romance… Non, Jean-Kévin, je ne comprendrai jamais tes mauvais goûts musicaux. C’est comme ça que tu comptes préparer notre Saint-Valentin ? Bon, c’est ton choix, mais le mien sera de t’offrir toute cette semaine une rediffusion « Pas de câlins pour les goujats qui crachent sur le romantisme ». Et je te préviens, il y aura peut-être une saison 2, les ménagères basiques comme moi aiment beaucoup ce genre de séries ! » - ça ne passe pas nécessairement la rampe. Ce qui n’a rien d’étonnant quand on a appris à connaître Marie-Loana et son bagage musical.

Prenons un exemple qui précisera mon propos. Lorsqu’elle s’aventure sur le chemin tortueux de ce qu’elle pense être du rock and roll, Marie-Loana ressemble plus à une directrice commerciale convaincue d’un processus de peroxydation de cheveux résolument blonds qu’à une critique réputée des Inrockuptibles. Et donc elle vous parlera d’un air entendu et même légèrement prétentieux de « la puissance mélodique de Foreigner », de « la démarche profondément engagée de Mister Mister qui explique que leur succès se soit inscrit dans la durée », de « la filiation évidente entre Rimbaud et Jon Bon Jovi» ou encore « du rôle évident de guide spirituel du Velvet Underground assumé de main de maître par Chris De Burgh et Bryan Adams ».


Très franchement, si MaLo ne partageait pas ma vie, j’oserais peut-être affirmer que sa discothèque pue plus des pieds que ne le ferait un de mes bons amis atteint d’une sudatite aigue pédieuse, en imaginant qu’on l’ait forcé à participer en plein mois de juillet au marathon de Mexico City. Un exercice qu’il aurait abordé avec ses extrémités inférieures revêtues des chaussettes pyrénéennes que nous lui avons offertes lors de ce mémorable Noël au Cottage.


Mais tout cela ne m’empêche pas de ressentir un agréable frisson électrique me parcourir l’échine en écoutant malgré les récriminations de Marie-Loana « Romance is boring », le troisième album de Los Campesinos. Notamment parce que l’excellente production de ces citoyens de sa gracieuse majesté m’a replongé dans une époque pas si lointaine ou j’attendais religieusement chaque sortie de la dernière merveille alternative du rock and roll du moment, sortie qui heureusement pour mon esprit impatient se concrétisait six à sept fois par mois. A part vous préciser que les tonalités et la couleur de ce disque m’ont rappelé « Pavement » et sa Lo-fi qui ont marqué mes années 90, je ne vous dirai rien de plus sur cet excellent moment mélodique, car théoriser la musique que j’aime n’est pas vraiment ma tasse de thé, avec ou sans bergamote.
 



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