
Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles
Bas de taille, haut les coeurs!
La lessive est l’un de mes meilleurs prétextes pour pénétrer dans la chambre des enfants.
Ils n’ont pas le choix puisque jamais un vêtement n’atterrit dans la corbeille ad hoc (sauf s’il a été essayé à proximité, auquel cas il est plus facile de le fourrer « au sale » que de le replier…). Et je me dis que peut-être ma visite hebdomadaire les fera changer d’attitude.
Le lundi, je fais donc un tour dans leur antre pour rassembler le linge à laver. Ce moment privilégié avec l’intimité de la chair de ma chair est souvent l’occasion pour moi de constater qu’ils grandissent et de me poser de nombreuses questions quant à mon évolution personnelle et mes capacités d’acceptation d’un monde auquel j’ai d’après ma progéniture du mal à m’adapter.
Ce matin, c’est à leurs pantalons que j’ai consacré mes réflexions.
La mode coûte cher, très cher. D’autant plus cher qu’elle change plus vite qu’elle ne s’use et qu’il faut paraît-il absolument suivre le rythme. Et non contente de changer, voilà que maintenant, elle superpose.
Ainsi, plus question pour nos filles de porter une jupe sans une chose moulante appelée « legging » par-dessous. J’ai cédé, bien entendu, bien que cette sorte de collant sans pieds soit tout sauf à mon goût. Ca boudine, ça rétrécit les jambes, ça donne à la cheville un air aristocratique un peu enflé, vous voyez ? Pas vraiment ma tasse de bergamote !
Mais moi aussi, adolescente, j’avais succombé à la mode du caleçon long (sans la jupe par-dessus, cela va sans dire). Par contre et malgré ses nombreux assauts, jamais celle du fuseau n’est passée par moi ! Pour nos plus jeunes lecteurs, je précise qu’à une époque où la silhouette d’Olivia Newton Jones faisait baver les adolescents et rager les adolescentes, le fuseau était une insulte à mon sens de l’esthétisme. Pire : une agression contre les jambes, quelles qu’elles soient mais en particulier aux miennes.
Revenons à notre belle jeunesse. Soit, qu’elles se promènent les jambes moulées. Qu’elles ajoutent à l’inesthétique de la chose une petite dentelle dans le bas. Qu’elles s’enlaidissent. Pour nous parents, ce n’est pas un problème (au contraire) tant que ça n’est pas vulgaire. Et après tout, certaines filles ont grâce aux leggings porté leur première jupe, pensant qu’ainsi, elle lui irait bien. Ce en quoi elles se trompent. Mais chacun a droit à ses petites erreurs et puis, puisqu’elles ont tendance à s’asseoir de manière peu décente, je préfère les voir ainsi protégées de la concupiscence de leurs camarades.
Là où j’ai plus de mal, c’est avec les pantalons tailles-basses.
Nos filles engoncées, fesses luttant contre la gravité et bourrelets saillants, quel que soit leur gabarit. Dès qu’elles se penchent, c’est tout leur dos qui apparaît. Si elles lèvent le bras, leur nombril est à l’air. Ici, rien de rassurant, ni pour leur vertu, ni pour leur santé ! Le must est paraît-il de dévoiler son string, cette abomination indécente et certainement très désagréable à porter (et presqu’impossible à repasser).
Nos garçons dégingandés, bas du pantalon aux genoux comme s’il était rempli (je vous épargne l’impression), caleçon à l’air, raie des fesses visible. Bien entendu, hors de question de porter un slip kangourou, pourtant tellement pratique d’après mon Jean-Kévin. Non, il faut un « boxer » et parfois même un short (ce qu’à vrai dire, ils appellent « caleçon ») par dessus.
Sommes-nous vraiment tombés si bas qu’il faut que nos pantalons suivent ? Est-il indispensable de s’enlaidir pour se sentir beau ? Est-ce moi qui ai une vision tronquée de ce qui est beau ?
Les amis, aidez-moi. Comment faire pour supporter ce qu’on m’impose ? Comment apprendre à aimer ce que je n’aime pas ?
Vos conseils pour Marie-Loana
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