Marie Loana et Jean-Kévin, vos nouveaux modèles


Les rois images au Cottage!

 

Nous vivons dans la société de l’image. Et moi, mon vice est même d’en vivre. Car je suis ce que certains appellent un paparazzi. Mon but absolu, c’est donc vendre les images des autres au plus offrant. Peu importe qu’ils s’appellent « Voilà », « Entraperçue » ou « News of the globe », j’applique toujours la sainte loi de l’offre et de la demande. Mon nom ? Outre le fait que je vous trouve insolent, limite désobligeant, peu importe ! Je préfère rester incognito.

Pourquoi cet amour du secret ? Avant tout pour des raisons historiques. Même si la question n’est pas traitée dans « Les aventures du petit Nicolas qui casse un mur en 1989 tout seul comme un grand pour ouvrir au monde occidental une nouvel ère de prospérité et de bonheur absolu mais que sa modestie le retient de le clamer au monde entier parce qu’il est comme ça le petit Nicolas réservé limite timide et dévoué », sachez que  la chute du mur de Berlin n’a pas eu pour seules conséquences la triste fin des designers automobiles de chez Trabant et autres Wartburg. Sans même parler de la scandaleuse disparition des préfixes Dynamo et Turbine dont était dotée la majorité des équipes de football est-allemandes.

Oui, je parle bien d’une époque pour laquelle DDR n’était pas l’acronyme d’un composant informatique de troisième zone. Dans ces années-là, les Stasi, KGB ou autres Securitate étaient des institutions prestigieuses. Elles mettaient des étoiles plein les yeux à tous ceux dont la vision d’un microfilm, d’un imperméable beige, de lunettes teintées ou d’un parapluie bulgare donnait à leur libido et à leur égo un effet viagra. Mais comme une banque belge un matin automnal de crise financière, ces fleurons de la civilisation et leurs salariés n’ont pas résisté à la marche de l’histoire. Ce qui a jeté à la rue les meilleurs d’entre eux.

Heureusement, un plan de reconversion audacieux qui ferait pâlir d’envie un sidérurgiste liégeois ou carolo a été imaginé pour éviter une fuite des cerveaux. La solution qui tenait en un slogan (et non une accroche, n’en déplaise à certains communicateurs) était aussi imaginative qu’efficace : Traquons la cuisse glamour plutôt que l’anti-communiste balourd ! Et c’est comme ça que des hordes d’anciens attachés culturels, espions de troisième classe ou experts de la gégène ont construit la success story de la presse pipole. Tout le monde était gagnant : les masses laborieuses troquaient l’ennui de Marx contre des lectures plus distrayantes, et ces journalistes d’un nouveau genre obtenaient un salaire multiplié par dix, des conditions de travail moins stressantes, et un 4X4 à la place de la Volga de fonction. Sans oublier que d’un point de vue purement professionnel, épier la dernière bombasse à la mode en vacances à la Barbade procure plus de sensations que de surveiller  dans les rues pluvieuses de Tbilissi les faits et gestes de Dimitri Taboulatiev, chercheur adjoint sans éclat au centre populaire de thermodynamique nucléaire. 

 Ce petit préambule historique vous aura donc permis de comprendre pourquoi nous, les chasseurs d’image, affectionnons toujours particulièrement le secret et la discrétion. Un héritage culturel, en fait.

Maintenant, parlons de moi, de ma vie et surtout de mon œuvre. Comme vous vous en doutez, la chair scandaleuse et pixellisée, ça me connaît. Je ne compte plus le nombre de poitrines dénudées, objets de fantasmes et même de cul(te) pour des hordes d’adolescents boutonneux et maladroits qui ont été immortalisées dans le viseur de mon objectif. Le nombre de stars, starlettes ou astéroïdes surprises par mes bons soins en délit d’infidélité ou lorsqu’elles s’adonnent sans retenue aux joies du stupre et de la luxure. Le nombre d’images floues et tremblantes qui m’ont valu d'empocher en un clic ce que vous, lecteur sans envergure, vous gagnez péniblement sur une année.   

Mais aujourd’hui, je me sens comme un jaguar dans la forêt. Tout mes sens sont en éveil et une petite voix me susurre sans cesse : « Coco, tu es sur le coup de ta vie ! ». Vous pardonnerez les accents et le parlé un peu « So passé » de la voix de ma conscience : elle a connu ses heures de gloire dans la communication durant les années 80 et 90 et en a gardé certains tics de langage.

Mais je m’égare à nouveau dans les détails. Et vous vous demandez toujours ce que je fais ici. Je m’explique. Mes informateurs sont catégoriques. Depuis quelques jours, la blogosphère frétille d’excitation. Un nouvel endroit à la mode vient d’ouvrir et le premier qui en percera les secrets deviendra le David Hamilton du troisième millénaire. J’ai donc fait ce que mon instinct me dictait : me renseigner sur ce fameux Cottage et ses habitants. Premier constat : ici, pas de drogue, d’infidélité ni de chambre d’hôtel ravagée. Mais peu importe… Marie-Loana et Jean-Kévin n’ont pas besoin d’artifices pour forcer les portes de la gloire. Leur destin est tracé : ils seront plus célèbres que les Beatles, et donc forcément aussi que Jésus.

« Anticiper et court-circuiter est la mère de tous les portefeuilles bien gonflés », me répétait ma grand-mère le soir au coin du feu. Cet adage familial a guidé ma carrière tout en faisant ma fortune. Et donc depuis quelques jours, je travaille comme un fou pour griller tous mes collègues et néanmoins ennemis. Ma mission ? Décrocher LE premier cliché officiel de Jean-Kévin et Marie-Loana. Et, les doigts m’en tremblent, l’émotion m’envahit, voilà…. C’est fait ! Je l’ai ma photo. Alors bien sûr, tout a un prix. Vous connaissez les effets diurétiques de la bergamote, vous ? Moi oui… Vous aimez le mohair et le tweed ? Moi, non… Et surtout, surtout, il a fallu passer de longues heures à éduquer Marie-Loana et Jean-Kévin au pouvoir de l’image, en particulier lorsqu’elle est sexy. Tous les deux étant fort mélomanes, mais de sensibilité différente, lorsque je parlais image à Marie-Loana, elle voyait, ou plutôt entendait ça. Alors que Jean-Kévin, un peu plus prétentieux sur le coup, pensait à ça. Ce qui prouve d’ailleurs que sous une casquette de tweed se dissimule parfois une crête de punk, quoi qu’en pensent ses collègues du ministère… Heureusement, nous sommes passés du son au concept, puis au papier pour enfin retourner à l’image telle que je l’entends.

Donc après avoir usé de tous mes trucs et ficelles et passé de longues heures en difficiles négociations, je peux enfin vous montrer à quoi ressemblent vos idoles. Voici enfin le cliché qui me vaudra peut-être le Pulitzer…

 

 

P.S. : Jean-Kévin et Marie-Loana, je vous hais. Me faire le coup du drapeau roumain version 1989 post Ceausescu sur ce cliché qui devait faire ma fortune, je trouve ça bas et mesquin. Et d’ailleurs comment connaissez-vous Photoshop ? Encore un cadeau de votre tante Jeanine, j’imagine ? Mais je n’ai pas dit mon dernier mot : je reviendrai !


Votre avis sur nos photos!

Date: 04/12/2009

Par: Sophie Lambolle

Sujet: Etonnée

Je le voyais plus gros que ça, Jean-kevin. Il m'a semblé que Marie-loana disait qu'il était chétif, non?

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Date: 04/12/2009

Par: Anne L.

Sujet: Re: Etonnée

Elle n'aime peut-être que les colosses...

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Date: 04/12/2009

Par: Sophie Lambolle

Sujet: Re: Re: Etonnée

Je voulais dire "moins" gros, mais tu avais compris je vois ;)

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